La méthanisation en agriculture

A l’issue de l’Assemblée Générale du Chrétiens dans le Monde Rural de Côte d’Or à Is sur Tille, nous étions une trentaine à nous retrouver pour nous faire une opinion sur les potentialités et les limites de la méthanisation en agriculture.

Grâce par un exposé en salle puis la visite d’une installation dans la ferme d’une famille amie du CMR, il était clair de constater que le fonctionnement de l’installation visitée repose sur le stockage et le confinement du fumier de bovins dans des « garages » fermés hermétiquement. Dans ce milieu non aéré, la décomposition de la matière organique entraine un échauffement naturel du fumier avec une formation de méthane et de gaz carbonique. Notre guide, jeune agriculteur, n’a pas manqué de nous montrer l’intérêt de son installation.

  •  La régularité du fonctionnement traduite par un échauffement stabilisé de la matière organique et une production d’électricité quasi constante sur l’année, grâce au fonctionnement décalé de ses 4 garages sur un cycle de 40 jours.
     
  •  Un fonctionnement en circuit court sur les terres de la ferme pour la production et la gestion de la matière organique. Après le cycle de fermentation, la matière organique résiduelle est utilisée dans les champs, assure l’entretien du stock d’humus, permet le recyclage des matières fertilisantes et réduit d’autant, voire supprime, les apports d’engrais extérieurs.
     
  • Les 1350 MégaWatt-heure introduits sur le réseau électrique correspondent sur un an à la consommation de 70 familles équipées en tout électrique ou à celle de l’éclairage et des appoints de 300 familles chauffées par une autre voie. A noter que cette production d’électricité est légèrement supérieure à celle prévue dans l’étude initiale.
     
  •  La chaleur du moteur qui entraîne l’alternateur est récupérée et valorisée pour le séchage de produits utilisés dans l’élevage. Dans d’autres installations cette chaleur est valorisée pour le chauffage de bâtiments.

En conclusion, cette visite conforte la démarche d’une production d’énergie utilisable à partir des sous-produits de l’agriculture et qui peut être réalisée dans le respect des hommes (les agriculteurs impliqués et leur voisinage) et du milieu naturel. Il importe de souligner que cette production d’énergie peut se faire pratiquement sans production de déchets persistants si l’on gère correctement les dispositifs de stockage et de transport du méthane. Cependant, cette visite ne dissipe pas les interrogations sur la construction en cours d’un méga méthaniseur, alimenté en grande partie à partir de cultures intermédiaires, et sur ses répercussions : impact des transports sur un rayon important, impact sur les cultures vivrières, contrats avec les agriculteurs et risque d’une marginalisation de ceux-ci face à un groupe apporteur de capitaux…

La production possible de méthane, qui a été estimée au plan national à 10 % de notre consommation actuelle de gaz à l’horizon 2030 et 20 % en 2050 n’est pas à négliger mais doit s’inscrire dans une politique globale de la gestion de nos sources d’énergie. Basée sur une transformation de la matière vivante, elle n’échappera pas à des règles de répartition équitable des matières organiques produites pour satisfaire les différents besoins des populations. Travailler à l’élaboration d’une gestion de l’énergie écologiquement responsable et socialement équitable, tel est le défi !

Source : CMR

 

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